Sérigraphie Les Cangaceiros – dessin de Pierre Place

30,00

Sérigraphie signée et numérotée d’après un dessin original de  Pierre Place représentant Les Cangaceiros

Série Révolté-e-s, Rebelles et Hors la Loi.

Sérigraphie au format 30X30 cm, 3 couleurs sur papier Fedrigoni Freelife Vellum 260 gr.

70 en stock

Description

Les Cangaceiros

Dessin : Pierre Place
Texte : Marc Jéru

Si vous voulez découvrir le cangaço, cette forme de banditisme pratiquée dans la région du Nordeste brésilien de la moitié du XIXe siècle au début du XXe siècle, rien de tel que la lecture de Diadorim (1956), chef d’oeuvre de João Guimarães Rosa. Dans un monologue halluciné, le narrateur y relate l’épopée d’une bande de jagunços, ces mercenaires au service des grands propriétaires terriens, tantôt nobles bandits, tantôt franches canailles, condottieres autant que cow-boys. Menant une vie épique et dangereuse aux allures de western métaphysique, ils sillonnent sans relâche le Sertão, cette région aride où la terre comme les rapports sociaux sont particulièrement durs à cultiver.
Lointains cousins de Mandrin et des peons mexicains et de Pancho Villa, ces bandes armées sont au départ engagées par les grands propriétaires locaux pour défendre leurs intérêts. En plus de mater les révoltes paysannes, elles mènent aussi, bande contre bande, une guerre de maquis sur un modèle féodal, entre les différents baronnets et contre les troupes gouvernementales. À partir de 1900, les rivalités entre chefs tournent à la vendetta et certaines bandes s’affranchissent de leurs tutelles pour devenir des bandits nomades : les cangaçeiros. Errant dans les grandes étendues de l’arrière-pays, cherchant argent, nourriture et souvent vengeance, ces hommes et femmes prennent le parti des plus pauvres contre la domination des propriétaires terriens et le gouvernement. Ils deviennent parfois eux-mêmes des seigneurs locaux. Mais l’image idyllique de « robins des bois du désert de la caatinga (cette flore épineuse du maquis) » est à nuancer : pour Eric Hobsbawn, « parmi les cangaçeiros du Nordeste brésilien, certains, comme le grand Antonio Silvino (1875-1944, chef de bandits de 1896 à 1914), sont surtout célèbres pour leurs bonnes actions, d’autres, comme Rio Preto, pour leur cruauté. Cependant, de façon générale, l’« image » du cangaçeiro combine les deux éléments. » S’il est une facette clairement positive dans l’histoire des cangaceiros, c’est la place faite aux femmes dans leurs rangs. Certaines, comme Maria Bonita et Dadã, deviendront même des icônes du mouvement. En même temps, à l’image du grand chef Lampião, les cangaceiros imposeront un style chamarré et soigné : chapeau de vacher au bord retourné à la Napoléon, gants de cuir, vêtements brodés, ornés de toutes sortes de rubans colorés et de morceaux de métal cousus, un peu comme une armure. Leurs exploits seront vite relayés par les chansons de gestes (cordels) et les médias naissants. L’aventure de ces bandits révolutionnaires, dont la fin est précipitée en 1940 par le développement des chemins de fer convoyant des troupes de plus en plus nombreuses et armées, est certainement l’épisode de l’Histoire du Brésil le plus enraciné dans le folklore. Avec celle de la communauté d’esclaves marrons de Quilombo et Pernambouc, cette histoire reste aujourd´hui une source inépuisable d´inspiration pour toutes les formes d´art et d’expression, du roman à la littérature, de la musique à la BD, du cinéma au théatre, de l’art populaire à la capoeira.

 

Pierre Place est né en 1981. Il se lance dans la bande dessinée après des études de philosophie et un passage aux Arts Décoratifs de Strasbourg. Son dernier album, Macadam Byzance, scénarisé par Pierrick Starsky, est paru en février 2019 (Fluide Glacial).
Autres albums : Le silence de Lounès (Casterman, 2013), Zapatistas (Aaarg !, 2015), Celle qui réchauffe l’hiver (Delcourt ,2011)

 

Libraire depuis quinze ans à Lyon (Grand-Guignol, Le Livre en Pente), Marco Jéru a travaillé auparavant comme journaliste interne aux éditions du Seuil et comme pigiste pour Libé-Lyon et Le Progrès. Il collabore actuellement au webzine Le Zèbre et au mensuel Arkuchi. L’histoire de l’anarchisme et du banditisme constitue un de ses champs de lecture de prédilection. Badass stories forever…

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