Sérigraphie des Apaches parisiens – dessin de Christian Cailleaux

30,00

Sérigraphie signée et numérotée d’après un dessin original de Christian Cailleaux  représentant Les Apaches

Série Révolté-e-s, Rebelles et Hors la Loi.

Sérigraphie au format 30X30 cm, 3 couleurs sur papier Fedrigoni Freelife Vellum 260 gr.

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Description

Les Apaches,
Naissance (du mythe) de la délinquance juvénile et de l’insécurité…

Dessin : Christian Cailleaux
Texte : Marc Jéru

« Mort aux vaches ! À bas les flics ! » Tel était en somme le slogan des bandes de jeunes dont les hauteurs de Ménilmontant sont les Montagnes Rocheuses. Terme forgé par des journalistes en mal de sensations pour désigner les bandes criminelles du Paris de la Belle Époque, l’ « Apache » incarne le « dernier rebelle de la société industrielle, hostile aux bourgeois, aux flics, au travail ». Et la figure perdurera tout le long du XXe siècle, inspirant notamment les « blousons noirs » des années 1960 ainsi que certains mouvements punks et anarchistes des années 1980.
« Ce sont des jeunes hommes pâles, presque toujours imberbes, et l’ornement favori de leur coiffure s’appelle les rouflaquettes. Tout de même, ils vous tuent leur homme comme les plus authentiques sauvages, à ceci près que leurs victimes ne sont pas des étrangers envahisseurs, mais leurs concitoyens français. » Voilà en quels termes la presse de l’époque, qui sait que le crime vend et qui se montre toujours habile à créer la panique morale voulue par le pouvoir pour justifier la surenchère sécuritaire, présente ces jeunes déviants regroupés en bandes de quartiers, présumés assoiffés de violence gratuite, de vols et de viols… En fait, l’apache est un peu flou. Tout à la fois « l’escroc, l’escarpe, le rôdeur de barrière, la faquin à poignard, l’homme qui vit en marge de la société, prêt à toutes les besognes pour ne pas accomplir un labeur régulier, le misérable qui crochète une porte ou éventre un passant », il est l’épouvantail polymorphe de son temps. La figure bien utile dans le contexte des années 1906 et 1907, qui voient se développer la rumeur de la suppression de la guillotine et où la description du phénomène Apache sert à faire pression sur l’opinion publique et sur les parlementaires, à coups de campagnes anti-apaches.
En réalité, « on ne sait plus aujourd’hui si l’apache, de création récente, a produit une certaine littérature ou si une certaine littérature a produit l’apache ». Mais comme tout mythe doit posséder ses figures tutélaires, voici pour vous, Mesdames, Messieurs, aimables lecteurs de romans-feuilletons comme de sordides faits divers, le meilleur de l’Apache Story : du crime, de la prostitution, du romantisme… J’appelle sur scène Amélie Elie, alias Casque d’Or, belle des belles-de-jour de Belleville, pour le coeur de laquelle deux chefs de gangs vont s’affronter jusqu’au sang. À ma droite, Manda, surnommé « l’Homme » et maquereau patenté. À ma gauche, Leca, mac itou et racketteur. Casquette, foulards, « pattes d’éph » de Bénard, veston et ceinture rouge de flanelle… les échauffourées vont durer plusieurs semaines pour le plus grand plaisir des gazettes. Au-delà du mythe, le rapport systématique de faits divers, réels ou exagérés, contribue bon an mal an à entretenir un sentiment d’insécurité. La criminalité paraît en hausse continuelle, la ville mal gardée. A Paris, les jeunes de moins de vingt et un ans représentent 26% des arrêtés, contre 19% dans le reste de la France. Aussi forge-t-on au début du XXe siècle, en réponse au développement d’une criminalité juvénile, un véritable Code de l’enfance avec une justice spécifique. Avec la première guerre mondiale, c’est toute une classe d’âge qui s’en est allée de France. Et l’apache avec…

 

Christian Cailleaux est né en 1967 à La Garenne-Colombes. Après des études de Lettres/Philo, puis l’École Nationale d’Art de Cergy, il devient illustrateur, publiciste… Il a beaucoup circulé et séjourné en Afrique, en animant des ateliers de dessin dans les Centres Culturels ou les Alliances Françaises d’une quinzaine de pays du continent. Cette expérience servira de matière à sa première publication professionnelle en bande dessinée : Les aventures d’Arthur Blanc-Nègre. En 2009, il publie Piscine Molitor, sur un scénario d’Hervé Bourhis, puis en 2011 Les Longues Traversées, sur un scénario de Bernard Giraudeau.
Dernières publications :
– Prévert, inventeur, Dupuis, 2014 ; scénario de Hervé Bourhis
– Embarqué ! Carnets marins dans le jardin du commandant, Futuropolis, 2015
– Jacques Prevert n’est pas un poète, Dupuis, 2017
– Gramercy Park, Gallimard, 2018 ; Sélection Polar SNCF du Festival d’Angoulême 2019
– Cahiers de la mer de Chine, À bord de la goélette scientifique Tara, Dupuis, 2018, coll. « Les Cahiers Aire libre »

 

Libraire depuis quinze ans à Lyon (Grand-Guignol, Le Livre en Pente), Marco Jéru a travaillé auparavant comme journaliste interne aux éditions du Seuil et comme pigiste pour Libé-Lyon et Le Progrès. Il collabore actuellement au webzine Le Zèbre et au mensuel Arkuchi. L’histoire de l’anarchisme et du banditisme constitue un de ses champs de lecture de prédilection. Badass stories forever…

 

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